Media et politique
En France, lors de la campagne présidentielle de 2002, TF1 aurait fortement participé à valoriser le thème de l’insécurité développé par le candidat sortant, par le biais d’une diffusion aussi inhabituelle que continue de reportages sur divers actes de violence commis dans les banlieues des grandes villes. La rédaction de la chaîne s’est indignée des accusations de partialité exprimées après le premier tour, et vraisemblablement à juste titre; Robert Namias, directeur de la rédaction de TF1, n’a-t-il pas reçu la Légion d’honneur sur demande du Premier ministre Lionel Jospin, consignée le 30 avril 2002?
A contrario, si des éléments matériels comme les confidences enregistrées de Jean-Claude Méry ont permis de s’interroger sur les liens entre le groupe Bouygues et l’entourage de Jacques Chirac, aucun pacte secret n’était nécessaire dans le cas de la présidentielle 2002. Les conseillers en communication du candidat Chirac ont simplement choisi de se concentrer sur le thème le plus télégénique du moment, l’individu face à la violence.
Historiquement, les sociétés informationnelles semblent d’abord poser l’identité en principe organisateur. J’entends par identité le processus selon lequel un acteur social se reconnaît et donne un sens au réel) principalement sur la base d’un symbole ou d’une série de symboles. » Manuel Castells.
Il y a toujours un lobbyiste porteur d’un message affectif pour un client qui rencontre un journaliste à la recherche d’une émotion pour assurer son audience, qui rencontre un quidam rêvant d’un moment de gloire et prêt à incarner n’importe quel sujet affectif à condition de passer à la télé ou défigurer dans le