Melancholia
I Réalisme et pathétique : un tableau réaliste qui suscite l’émotion
1. Insistance sur la durée inhumaine du travail
• marqueurs temporels qui indiquent la durée - v.4 « 15 heures » à l’hémistiche » - v.5 « de l’aube au soir » - v.13 « il fait à peine jour » reprend le terme « aube » du v.5 → Leur journée n’est consacrée qu’au travail alors qu’ils sont à l’âge du jeu et de l’insouciance. On comprend qu’ils mangent le peu qu’ils ont, dorment et travaillent.
• impression même que le travail n’a pas de fin - adverbe hyperbolique « éternellement » v.5 mis en évidence en fin de vers. La longueur même de l’adverbe mime la durée du travail. - v.11 parallélisme de construction avec répétition de « jamais » en anaphore : une vie qui n’est faite que de travail, pas de jeu=détail particulièrement pathétique. - présents d’habitude : v.10, 11.13…cela mime la continuité de leur travail. Les jours défilent inlassablement de la même façon. - rythme plutôt long v. 4 à 11 : une seule phrase qui suggère l’idée de travail interminable
2. Nature du travail
• tâches répétitives v.6 répétition de l’adjectif « même » et les sonorités en nasales « an », « on » et le « ê » ralentissent le rythme du vers, ce qui mime la lassitude des tâches qu’ils accomplissent
• tâches épuisantes - rejet de « ils travaillent » à l’attaque du vers 10 - v.13 « déjà bien las » alors que la journée n’est pas commencée : impression qu’on les tue à la tâche comme des animaux, des bêtes de somme
• dangerosité - « sous des meules » v.4 = objet cylindrique qui sert à broyer + v.7 « sous les dents d’une machine » écraser, ce qui contraste nettement avec la fragilité des enfants vu leur âge : détails réalistes « filles de 8 ans » v.3 - atmosphère lugubre et angoissante : v.7 et 8 « ombre » et « sombre » à la rime, d’autant plus choquant que les