Melle
La voix est un élément essentiel de l’acte de prêcher1. Le contrôle de la voix demande une maîtrise des muscles qui la mettent en marche. Mais pour contrôler sa voix, il convient aussi de savoir contrôler ses émotions. Or deux moyens sont possibles pour cela : la voie thérapeutique par la maîtrise du psychisme et la voie mécanique par une bonne gymnastique des muscles de l’organe vocal, des muscles faciaux et respiratoires et de la gestuelle en général (y compris du visage). Ces deux voies peuvent d’ailleurs se compléter. En fait, elles sont indissociées. La voix entraîne des émotions, qui entraînent des gestes, qui eux-mêmes provoquent d’autres émotions et ainsi de suite. Cependant, le seul travail mécanique de la voix peut amener des résultats très satisfaisants. Par la pratique régulière de l’émission de sons, on peut mieux maîtriser l’intensité de sa voix. La diction peut permettre de poser sa voix et donc de rendre le discours aisé et compréhensible ; cela gommera les syllabes avalées, les phonèmes distordus, les petits défauts qui impliquent de ne pas être bien entendu. Travailler sa posture permettra de corriger certains défauts dont on ne se rend peut-être pas compte mais qui entrave la communication ; cela permettra d’adopter une attitude ouverte qui invitera les auditeurs à écouter d’emblée. Enfin, le travail de respiration peut aider à centrer les émotions, à éviter le trac. Transformer sa voix du tout au tout est impossible. La voix est le résultat de l’anatomie (qu’on ne peut pas changer) et de la manière dont on utilise cette anatomie. Ainsi, en la travaillant, on peut en changer le timbre, la rondeur, la variété phonique, la prononciation. On peut apprendre à jouer de sa voix, c'est-à-dire savoir ce qui s’exprime dans telle intonation, tel souffle. C’est surtout pouvoir la commander, pouvoir diriger son souffle au bon endroit au bon moment. C’est la déplacer dans divers registres, graves, aigus. C’est prendre un accent juste dans