Memoire
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II. LA MEMOIRE, LES MEMOIRES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE ET DE LA SHOAH EN FRANCE.
A. L’IMMEDIAT APRES-GUERRE ET LA CONSTRUCTION D’UNE MEMOIRE OFFICIELLE : 1945-47
La 2ème guerre mondiale et surtout Vichy ont profondément divisé les Français : on ne peut pas vraiment parler de guerre civile mais on n’en était pas loin… La guerre achevée se manifeste donc un besoin d’unité, la nécessité de ressouder la population, la volonté de bâtir un consensus. Celui-ci s’appuie sur deux points : l’identification de l’ensemble de la société française autour de la Résistance et l’oubli du régime de Vichy.
1°) L’image d’une France unie et résistante La Nation s’identifie aux hommes qui ont largement contribué à la libération du territoire national. On assiste donc à l’union de toute la société autour de la Résistance et pendant cette période, les divisions politiques entre résistants sont gommées ou aplanies car on considère les résistants avant tout comme des patriotes. Les différents partis politiques, PCF, SFIO, MRP véhiculent l’image d’une France majoritairement résistance et De Gaulle incarne et magnifie cette image. Dès 1946, le film « La bataille du rail » de René Clément glorifie la France résistante. Sa projection aux enfants des écoles primaires se répète d’année en année. C’est le « résistancialisme » avec assimilation de la Résistance à l’ensemble de la population et minoration de l’importance du régime de Vichy et de la collaboration.
2°) Le refoulement de Vichy hors de la mémoire officielle
Le régime de Vichy est gommé de la mémoire officielle du pays. De Gaulle annule tous les décrets et les lois pris par l’autorité de fait qu’est l’Etat français. Pour lui comme pour les partis de la résistance, ni la France, ni la République, ni la société française dans son ensemble ne peuvent être tenus pour responsables de la politique de collaboration de Vichy L’épuration, d’abord