MEMOIRE
L’éducation scolaire a toujours été une priorité dans tout pays, d’où les moyens importants que l’Etat consacre à cet effet. Mais lorsqu’on scrute la réalité, on est en droit de se demander si cet investissement est rentable, puisque des élèves inscrits à l’école, seule une poignée arrive à obtenir le diplôme du secondaire. La majorité abandonne en cours de route. Gilbert TSAFACK affirme que sur 1000 élèves qui s’inscrivent à la Section d’Initiation au Langage (S.I.L), seulement 81 terminent normalement le cycle six ans plus tard, 414 l’auront complété au bout de 8 ans après des redoublements (p. 227) ; et moins d’un quart des élèves (22,4 %) qui entrent en 6è arrivent en classes terminales (p. 224) . Nous assistons ainsi au phénomène d’abandon scolaire.
L’abandon scolaire est une réalité qu’on ne peut ni nier ni dissimuler. Ce n’est pas non plus un phénomène nouveau, il est aussi vieux que le monde et se pratique dans tous les pays. De nos jours, de nombreux emplois exigent au moins un diplôme du secondaire, et la lutte contre la pauvreté, devenue un défi majeur à relever par les gouvernements africains, passe par le niveau d’éducation des populations. Pourtant le nombre de décrocheurs va grandissant. Face à cette situation, il est urgent de s’interroger sur la problématique du phénomène de l’abandon scolaire dont les conséquences, sur les plans économique et social, s’avèrent compromettantes pour un pays en développement comme le Cameroun.
De nombreuses études ont déjà été menées à ce sujet, car c’est un large champ. Pour notre part, nous nous intéressons aux jeunes garçons mineurs qui flânent dans les marchés et autres places publiques.
L’objectif de cette étude est de scruter les causes de leur abandon scolaire, les conséquences après le décrochage, leur choix d’aller exercer dans les marchés comme porteurs, quelles mesures peuvent être prises pour récupérer les « récupérables » et les réinsérer dans la vie sociale ; ce