Memoires de la seconde guerre mondiale
Du lendemain de la guerre jusqu'aux années 1970, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale est liée au pouvoir et aux engagements politiques. La plupart des historiens, qui ne disposent pas encore de toutes les sources historiques, appuient ces thèses. En 1945 la plupart des Français souhaitent oublier les difficultés liées à l'Occupation. Après la période d'épuration (10 000 morts), la question de la mémoire et des responsabilités est rapidement remplacée par l'urgence de la reconstruction.
Le vide du pouvoir attise la convoitise des anciens résistants communistes et gaullistes, qui se livrent une guerre des mémoires pour s’imposer.
La mémoire gaulliste a voulu mettre en avant le rôle de la France libre. Les gaullistes construisent leur mémoire autour de la personne du général, de sa gestuelle (V de la victoire, uniforme militaire), de ses actes forts (appel du 18 juin 1940, défilé sur les Champs-Élysées après la libération de Paris).
Alors que la mémoire communiste préférait insister sur la résistance intérieure contre Vichy. Le PCF, premier parti de France, Auréolé du prestige de l’Armée rouge, de sa participation à la libération du territoire, prétend au pouvoir. Il ressuscite ses héros morts pour la France, (P. Vaillant-Couturier, G. Péri, G. Môquet) et se présente comme le « parti des 75 000 fusillés ». En réalité, les communistes n’ont résisté qu’après juin 1941 et le nombre des victimes n’excéda pas 30 000.
Cette opposition tanche avec l’image d’une France libre, solidaire et indivisible qu’a donnée l’Etat français en 1945. De Gaulle, l’homme du 18 juin, une fois au pouvoir, impose le souvenir de la France résistante et de la continuité républicaine ; ses successeurs conservent cette stratégie. Le général soumet les communistes et restaure tout d’abord l’autorité de l’État. Il s’empare de l’administration, sans l’épurer car l’État a besoin de ses fonctionnaires.
La présidence de