Methode de la dissertation philosophique
Méthode de la dissertation philosophique
I. Préparation
Dans le sujet, il faut trouver un paradoxe (une idée étonnante, qui va contre l'opinion commune), ou un présupposé, toujours un problème. Le mauvais réflexe, c'est de chercher dès l'abord une réponse. Il faut au contraire mettre en question l'opinion ou l'évidence première. 2 exemples:
Ex. 1: Faut-il préférer le bonheur à la vérité? L'énoncé semble tenir pour acquise l'idée d'une incompatibilité entre bonheur et vérité. Il faudra examiner ce présupposé puis le mettre en question.
Ex. 2: Peut-on rester libre tout en obéissant à la loi ? Le problème ici: apparence d'une contradiction entre les notions de liberté et de loi : l’obéissance à la loi semble en apparence (et je dis bien en apparence) incompatible avec la liberté.
Spontanément on croit qu’être libre signifie « agir sans contraintes, sans obligations », « faire ce qu’on veut » mais un monde sans lois n’est-il pas un monde sans libertés ? Ce sera la question qu’il faudra se poser et examiner sans préjugés.
Un sujet doit toujours pouvoir être retraduit sous la forme d'un problème. Ce problème n'est pas explicite, il ne saute pas aux yeux. Il faut donc analyser l'énoncé pour le rendre explicite. Cette analyse du sujet est un moment essentiel, qui permet de délimiter le champ du sujet, définir l'inconnue qui est à chercher. S'il n'est pas fait, cela conduit au hors-sujet, ou à un traitement partiel de la question. Exemples:
Ex. 1: L'histoire est-elle tragique? Si, par tragique, on se contente de comprendre : sanglant, qui finit mal, on va tomber dans un catalogue d'exemples pour montrer que dans l'histoire il y a du mal et que c'est triste, ou essayer de prophétiser la fin de l'histoire. Il faut trouver une analyse féconde du sujet. Féconde, c'est-à-dire qui suscite un problème philosophique intéressant. Or, qu'est-ce que la tragédie? Ce n'est pas la même chose que le drame. Le tragique renvoie à l'idée de destin. Par conséquent, ce sujet pose la