Methodologie
Quelques règles élémentaires d’expression écrite
Alexandre Hory
ATER à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)
Si le contenu d’un devoir juridique (dissertation, commentaire d’arrêt, cas pratique, etc.) est bien évidemment important, sa forme ne l’est pas moins. L’expérience montre que les règles d’expression écrite, parfois élémentaires, ne sont pas toujours maîtrisées, ni même simplement connues. Il a paru utile, dans ce numéro de Diplôme, de rappeler certaines d’entre elles. a présentation formelle d’un devoir révèle que le fond est parfaitement maîtrisé (« ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… »). Le style doit donc être soigné (il est recommandé de proscrire le langage courant) et sobre (on évitera ainsi les formules tapageuses ou journalistiques). L’étudiant doit montrer qu’il est non seulement apte à traiter une question, mais qu’il peut l’exposer avec clarté et précision. Une copie contenant de nombreuses fautes de style ou d’orthographe lassera vite le correcteur, et la note finale s’en ressentira.
Style (ne dites pas / dites)
– par contre –> en revanche. – voire même –> voire ou même (car voire = même). – de manière à ce que, de façon à ce que –> de manière que, de façon que (= de sorte que). – malgré que –> bien que, encore que. – suite à –> à la suite de. – un espèce de –> une espèce de. – la double alternative –> par définition, l’alternative a deux branches ; on parlera des « deux termes » de l’alternative, qui doit rester singulier. – « au niveau de » est à proscrire, sauf s’il s’agit d’un élément de mesure ou de localisation. – « baser sur » est à proscrire également –> l’argument est « fondé » sur la violation etc. – « car, en effet… » est un pléonasme. – « d’une part » doit toujours être suivi de la locution « d’autre part » ; lorsque l’on souhaite énoncer trois arguments, on peut utiliser les locutions : « tout d’abord », « ensuite », « enfin ». – selon le bon usage typographique, on ne termine pas une ligne sur une