Michaux et la seiche
L'écoutant, on ne l'entend pas, on le nomme l'inaudible.
Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l'impalpable.
Ces trois états dont l'essence est indéchiffrable*
Se confondent finalement en Un (càd en une essence)*
Sa face supérieure n'est pas illuminée, sa face inférieure n'est pas obscure.
Perpétuel, il ne peut être nommé, ainsi il appartient au royaume des sans-choses.
Il est la forme sans forme et l'image sans image.
Il est fuyant et insaisissable.
L'accueillant, on ne voit pas sa tête, le suivant on ne voit pas son dos. » c'est à dire introuvable par la parole*
En quoi Henri Michaux, inspiré du Taoïsme, « expire » (mot de cocteau) de nouveaux points de fuite, désaccordent les possibles ?
Brève introduction d'une seiche puis
I. l'ectoplasme se voyant, invisible.
II. Le mime attentif au bruit de l'orchestre.
III. Le peintre aux pinceaux d'air.
Bibliographie :
Plume, Henri Michaux, Poésie/Gallimard, 1963
Henri Michaux/Permanence de l'ailleurs, José Corti, 1999
Au plus profond des gouffres, Olivier Loras, Conaissance des lettres, 1967
Michaux l'insaisissable, David Vrydaghs, Librairie Droz, 2008
Tao-tö King, Lao-Tseu, Gallimard, 1967
Lautréamont, les chants de Maldoror, Poésie/Gallimard, 2011 www.espritsnomades.com/sitelitterature/michaux/michaux.html Henri Michaux, film d'Alain Jaubert, france 3 télévisions, 1995
Henri Michaux, écrivain du Xxème siècle, « né troué » (puisqu'atteint d'une malformation cardiaque dès sa naissance) hors du siècle (né en 1899) écrit ces deux receuils (Plume et Lointain intérieur) probablement vers 1930, édités en 1938.
Ce « prince de la singularité » (selon Supervielle), apprend en mars 1930, au milieu de voyages incessants et insaisissables, la mort de son père et successivement (à 10 jours d'intervalle) le suicide de sa mère; événement tragique précédant de peu l'écriture de Plume et Lointain intérieur. C'est ici un pli pour le saisir cependant que nous étudierons