MICHEL DE MONTAIGNE
1 – DVD
« Pour penser l’immanence il faut vivre en hauteur ».
Montaigne ne cesse d’écrire « C’est moi que je peins ».
Il est la « propre matière de son livre » :
Qui peint – t- il ? : À travers lui l’humanité toute entière : Si Socrate a ramené la « philosophie du ciel à l’homme » : Montaigne ramène la philosophie à sa personne.
Il désigne un moi qui est la chose la moins saisissable : « je ne peins pas l’être je peins le passage » :
Pour Montaigne on a aucun accès à « l’être » et nous sommes donc voués à l’impermanence : le maitre de Montaigne serait le présocratique Héraclite qui rappelle que « tout bouge, tout se corrompt » : « on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau ».
Ce qui est remarquable chez Montaigne c’est qu’il est le seul à être absolument philosophe et absolument écrivain : c’est pour cela qu’il est irremplaçable.
« Me peignant pour autrui, je me suis peint plus précis moi-même ».
Il précise que « son livre l’a plus fait qu’il n’a fait son livre », ce livre l’a construit : il n’est plus le même à la fin qu’au début des Essais : c’est donc un essai sur lui-même et travers lui sur l’humanité :
Les Essais sont devenus pour la première fois un genre littéraire : tentative de « s’essayer par écrit ».
Pour Montaigne, l’identité du moi ne cesse de se construire et dans le même mouvement de se déconstruire pour se reconstruire à nouveau : il y a un devenir : le moi est à construire en permanence : il est le contraire de Descartes : Je peins le passage non de jour en jour mais de minute en minute : la vérité je ne la contredit point
On peut dire que la philosophie a commencé avec les présocratiques mais que la philosophie moderne commence avec Montaigne : pour lui il faut construire le moi que je ne suis pas encore.
Montaigne ne veut pas être une chose, « réifiée » immobilisée par le regard d’autrui : Montaigne raconte l’homme.
Il