Michel eyquem de montaigne
Montaigne reçut sous l'impulsion de son père une éducation à la fois libérale et humaniste, et le latin fut sa langue maternelle. Admirateur de Virgile et de Cicéron, il fut un humaniste qui prit l'homme, et en particulier lui-même, comme objet d'étude dans son principal travail,les Essais, entrepris à partir de 1571 à l'âge de 38 ans. Il y annonce « Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins ». Le projet de Montaigne était de lever les masques, dépasser les artifices pour dévoiler le moi dans son essentielle nudité.
Travail sans précédent dans sa sincérité et sa saveur personnelle ; c'est celui d'un sceptique pour qui sont à bannir les doctrines trop figées et les certitudes aveugles. Son influence a été colossale sur , occidentale et même mondiale.
Durant le temps des guerres de religion, Montaigne, lui-même catholique, a agi comme un modérateur, respecté par le catholique Henri III et le protestant Henri de Navarre.
De 1580 à 1581, il a voyagé en France, Allemagne, Autriche, Suisse et Italie, tenant un journal détaillé décrivant des épisodes variés et les différences entre les régions qu'il a traversées, qui n'a été publié qu'en 1774, sous le titre de Journal de voyage.
Tandis qu'il était à Rome, en 1581, il apprit qu'il avait été élu maire de Bordeaux. Son père Pierre Eyquem avait été maire de cette ville, que Michel de Montaigne servit jusqu'en 1585, et où, il tenta de modérer les relations entre catholiques et protestants. Vers la fin de son mandat, la peste sévit dans sa ville.
Lorsque Henri IV, nouvellement roi, et avec qui il a toujours entretenu un lien d'amitié, l'invite à venir à sa cour comme conseiller, refusant le rôle qu'a tenu Platon conseillant le tyran Denys de Syracuse, il décline cette généreuse proposition : « Je n'ai jamais reçu bien quelconque de la libéralité des rois, non plus que demandé ni mérité, et n'ai reçu nul paiement