Michel le clerc
Lorsque Le Clerc publie sa pièce, il revient dans sa préface sur les circonstances de la création des deux Iphigénie et de sa concurrence avec Racine. Soucieux de défendre son texte face à celui de son rival, il évoque leurs divergences dramaturgiques : travaillant à partir de la même source, ils l’ont tous deux adaptée de manière différente. Ainsi Racine y a-t-il ajouté un épisode amoureux, ce que Le Clerc n’a pas souhaité faire. Le choix de son célèbre confrère a selon lui des conséquences négatives sur l’effet de la tragédie – le fonctionnement de la catharsis – et sur l’unité d’action de l’intrigue. Autre divergence : les deux auteurs n’ont pas fait porter la responsabilité du piège tendu à Iphigénie par le même personnage. Coupable chez Racine, Agamemnon ne l’est plus chez Le Clerc : dans sa pièce, c’est Ulysse qui attire Iphigénie dans le camp des Grecs. Le dénouement, enfin, fait l’objet de deux traitements sensiblement différents. L’Iphigénie de Racine échappe à la mort grâce à la présence du personnage d’Ériphile, tandis que Le Clerc fait intervenir la déesse Diane.
Ses justifications sont ainsi l’occasion pour le dramaturge d’esquisser une réflexion sur la liberté de