Michel winock
Fenêtres, isolants en plastique, plâtres, tuiles, etc. Enjeux et perspectives en France Paysages concurrentiels et stratégies des opérateurs
Les marchés de la rénovation thermique des bâtiments ont assurément de beaux jours devant eux. 200 milliards d’euros devraient être dépensés en France au cours des dix prochaines années pour améliorer l’isolation des logements et des locaux tertiaires. Selon l’analyse exclusive de Xerfi, l’activité des entreprises positionnées sur ces créneaux progresse depuis quelques années sur un rythme compris entre 6 et 7% par an en valeur. Et les perspectives au-delà de 2010 sont encourageantes. Le marché profite d’une réglementation favorable puisque l’État mise sur la réduction de la consommation énergétique des bâtiments anciens dans le cadre de la lutte contre les gaz à effet de serre. Plusieurs raisons à cela : Le parc de bâtiments en France est vétuste et donc énergivore. Sur 32 millions de logements, les deux tiers ont été construits avant 1975, c'est-à-dire en l'absence de toute réglementation thermique. Et 70% des locaux à usage tertiaire datent d’avant 1980. La vitesse de renouvellement du parc, autour de 1% par an dans le résidentiel, est jugée insuffisante pour respecter les objectifs de diminution de gaz carbonique. L’amélioration de l’isolation des vieux bâtiments est donc une priorité. Au final, l’objectif retenu lors du Grenelle de l’environnement est d’abaisser de 12% d’ici à 2012 et de 38% à l’horizon 2020 les émissions de gaz carbonique du parc de bâtiments. Cela se traduira selon les pouvoirs publics par la rénovation de 400 000 logements par an en rythme de croisière, aidée par des mesures d’accompagnement de l’État (crédit d’impôt, TVA réduite, éco prêt à taux zéro), et par le lancement de grands chantiers dans le non résidentiel public et privé. Cependant, n’y a-t-il pas un paradoxe entre vouloir encourager l’excellence énergétique du parc de