Micromégas, chap. 4
Le conte voltairien n’est pas seulement comme son nom l’indique un conte mais il est bien plus encore. Voltaire, un des plus célèbres écrivains des Lumières, doit sa réussite absolue à une parfaite maîtrise de l’ironie qui vise à divertir le lecteur mais également à critiquer afin de lui apprendre certaines leçons. Micromégas est publié en 1752 seulement en Angleterre pour éviter la censure. Voltaire en avait publié auparavant une ébauche Le Baron de Gangan (1738). A l’époque de la publication de Micromégas, Voltaire avait alors fui la Cour et les lieux de pouvoir au château de Cirey chez sa compagne Emilie du Chatêlet. Il s’y initie aux sciences et s’en passionne. Micromégas est le récit d’un géant du même nom qui entreprend un voyage philosophique dans le système solaire et notamment sur terre. Dans un premier temps, il faut observer les différents procédés d’écriture qu’emploie Voltaire pour plaire au lecteur et ensuite en tirer les leçons qu’il veut nous apporter.
Afin de susciter l’intérêt du lecteur, Voltaire cherche à capter son attention par certains procédés d’écriture. Le comique est savamment utilisé, la plupart du temps de façon ironique. Pourtant on trouve aussi quelques notes d’humour (« ils mangèrent à leur déjeuner deux montagnes » l.2) qui ne visent pas vraiment à critiquer mais plutôt à faire rire. Mais l’ironie est partout présente dans l’œuvre de Voltaire. La comparaison imagée du nain de Saturne qui n’arrive pas à suivre la cadence de Micromégas (« suivait de loin en haletant » l.7) avec un « très petit chien de manchon qui suivrait un capitaine des gardes du roi de Prusse » (l. 10-11) vise sans doute Fontenelle qui n’arrive pas à égaler et est dépassé par le génie de Voltaire.
La critique qui est faite de la terre est ironique et rend la terre risible d’un point de vue extérieur. Elle est qualifiée de « petit pays » (l.4) « mal construit »