Introduction :

En 2009 le rapport annuel du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) énonçait, chiffres à l’appui, que la mobilité apparaissait comme un facteur essentiel du développement mondial. Cette volonté de « faire des migrations un atout au développement » est reprise en 2013 au cours d’un « Dialogue de haut niveau », hissant au premier plan le rôle des migrants dans le développement mondial.
Selon la définition des Nations Unies, un migrant est une personne qui quitte son pays pour une durée d’un an au minimum dans l’intention de s’établir à l’étranger à long terme. Mais, dans le contexte de ce que Zigmunt Bauman appelle « un mode liquide », les liens entre les pays de départ et les pays d’accueils sont toujours plus complexes et dynamiques.
Il convient de s’interroger ici sur le rôle que jouent les migrants dans le développement mondial. Le PNUD établit sa définition du développement humains sur trois critères : la longévité, et les niveaux de vie de vie et d’éducation, qui recoupent respectivement des valeurs démographiques et socioéconomiques.
Il s’agira d’envisager dans quelle mesure les migrants et leurs activités constituent un ressort de développement à l’échelle mondiale, en considérant les facteurs démographiques et socioéconomiques sur lesquels ils influent.
Puis, dans un second mouvement, nous verrons que ce développement est à nuancer, en tenant compte des typologies, et des échelles de ces migrations, autant de facteurs qui infléchissent sur le développement généré par les migrants et qui nous invitent à en reconsidérer la portée à plus ou moins long terme.

I- Les migrants, acteurs de l’équilibre démographique et du développement socioéconomique mondiaux

Pays d’accueil et pays d’origine cherchent à faire de leurs migrants et des activités de ceux-ci un facteur de développement dans le monde, en constituant une soupape démographique et ouvrière (main d’œuvre), et dans leur pays d’origine, à travers les transferts de