Mill et bentham
Mill est d'abord considéré comme un utilitariste.
Qu'est-ce que l'utilitarisme ? C'est la théorie qui fait de l'utilité le seul critère de la moralité. En d'autres termes, une action est bonne en ce qu'elle contribue au bonheur du plus grand nombre.
Différence
Mais comment définir ce bonheur ? Mill répond " Par "bonheur", on entend le plaisir et l'absence de douleur ; par "malheur" la douleur et la privation de plaisir.
" Comment définir le " bonheur du plus grand nombre " ? C'est ici que les théories de Bentham et de Mill divergent. Bentham considère que le bonheur est lié à la quantité de plaisir. Il en a donc une conception quantitative, arithmétique. Pour Mill, au contraire, ce qui importe est la qualité des plaisirs. Par exemple, les plaisirs de l'esprit sont plus importants que ceux du corps. Mieux vaut, par exemple, être un Socrate malheureux qu'un imbécile satisfait. Un savant ne saurait désirer devenir ignorant, pas plus qu'un être intelligent ne souhaite devenir un imbécile.
Une seconde différence intervient entre Bentham et Mill. Bentham considère que le bonheur de l'individu s'identifie avec les intérêts de l'humanité. Au contraire, Mill souligne l'écart, dans l'état actuel de nos sociétés, entre le bonheur privé et le bien public. Il faut bien sûr œuvrer à réduire cet écart mais, en attendant, le sacrifice de l'individu pour le bien commun reste la plus haute des vertus.
Ainsi, si Bentham représente l'utilitarisme égoïste, Mill représente l'utilitarisme altruiste. Le bonheur doit être celui de tous. Certes, le sacrifice de l'individu ne saurait avoir valeur en lui-même mais seulement en ce qu'il augmente ou tend à augmenter la somme totale du bonheur.
Mill a pu être dit le " non-conformiste de la liberté ". Il considère que " l'individu n'a pas de compte à rendre à la société pour ses actes tant que ceux-ci ne concernent les intérêts d'aucune autre personne que lui-même " Ainsi la société n'a pas sur ce point à légiférer. La liberté