milton friedman
Né en 1912 à Brooklyn, Milton Friedman est le grand pape de l’ultralibéralisme. Après son doctorat, il enseigne à l’université de Chicago de 1946 à 1977. Chef de file d’une véritable contre-révolution keynésienne dès les années 50, il a vu ses idées triompher dans les années 70, et reçu le prix Nobel en 1976. Il a été le conseiller de nombreux candidats à la présidence des Etats-Unis, résolument ancrés à droite (Richard Nixon et Ronald Reagan notamment). Alors qu’il est professeur à l’université de Chicago, il a également été consulté par le général chilien Augusto Pinochet, après le coup d’Etat de 1973. Friedman ne va pas au charbon lui-même, mais les principaux responsables du ministère de l’Economie chilien sont alors des diplômés de l’université de Chicago : on les appelle les « Chicago Boys ». Ce fut sans doute la première application systématique des préceptes friedmaniens : suppression du salaire minimum, privatisations, baisse de l’impôt, réduction des dépenses publiques (notamment sociales), libre convertibilité de la monnaie, réduction progressive et annoncée de la progression de la masse monétaire…
Sa pensée
Milton Friedman est surtout connu pour sa réhabilitation (nuancée) de la théorie quantitative de la monnaie : à long terme, un accroissement de la quantité de monnaie se traduit par de l’inflation, et uniquement de l’inflation, en raison des « anticipations adaptatives » des agents. En d’autres termes, la politique monétaire peut jouer provisoirement un rôle de relance, mais les gens finissent par s’adapter et l’outil monétaire par s’émousser, si bien qu’il ne reste que l’impact sur les prix. Cette analyse est connue sous le nom de monétarisme. Mais Friedman a également apporté des contributions importantes sur trois autres points :
– le revenu permanent : le niveau de vie est déterminé non pas par ce que je gagne, mais par ce que j’ai l’habitude de gagner, et ce revenu « permanent » détermine aussi les décisions d’épargne ou de désépargne