Mirroir liaisons dangereuses
Le miroir est un motif récurrent dans le film de Frears. L’importance de son rôle symbolique est soulignée par la symétrie des deuxième et dernier plans du film, qui met en évidence le parcours de la marquise de Merteuil : de la maîtrise du théâtre mondain à la déchéance sociale.
I. FONCTION SYMBOLIQUE DU MIROIR
1. Une métaphore du narcissisme
Le miroir révèle l'orgueil de personnages fascinés par leur propre image : le prologue montre la patiente construction de leur apparence qu'il proposent à l'admiration du spectateur (cf. analyse I. Le théâtre des apparences). Ces reflets flatteurs leur renvoient une image idéale de séducteurs conquérants qui les mènera à leur perte (cf. analyse V. Le théâtre des sentiments, séquence dans laquelle Valmont cherche désespérément à se conformer à son rôle de libertin en dépit de ses sentiments amoureux). 2. Un symbole de duplicité En perpétuelle représentation, Valmont et Merteuil se composent une identité factice afin de tromper leurs victimes. Leur reflet dans ces miroirs où ils se regardent complaisamment dénonce leur nature d'acteurs manipulateurs. Exemple 1 Séquence 4 : la porte dérobée (10'10'') Après avoir conclu son pacte avec Valmont, Merteuil s'engouffre par la porte dérobée d'une galerie de miroirs afin de rejoindre son amant Belleroche. • le couloir aux miroirs Les cadres juxtaposés des miroirs organisent un espace labyrinthique et abstrait, dans lequel le regard se perd. Le dédoublement de la marquise dans cette barrière de reflets est un symbole de sa double vie : femme respectable pour la société mais secrètement libertine. Cachée derrière un mur d'illusion, elle dissimule ses frasques dans un cabinet indétectable.
•
un miroir ironique
Le miroir dessine un cadre dans lequel s'inscrit une scène de genre : le rendez-vous amoureux. Belleroche y joue le rôle convenu du séducteur empressé et flatteur, la marquise celui de la maîtresse recevant son hommage.