Miss
Mistinguett
« Le parcours d'une étoile »
Carrière au Music-hall
Jeanne Bourgeois est née à Enghien-les-Bains le 5 août 1875 dans une famille de commerçants qui voulaient que leur fille soit une artiste. Elle apprend le violon, le chant classique et l'art dramatique. Cependant, la jeune Jeanne ne rêve que de danser et de chanter dans les cafés-concerts. Dans le quartier on la surnomme « Miss Helyett » du nom de l'héroïne d'opérette aux Bouffes Parisiens de qui elle s'inspire. Ce n'est pas une élève très assidue aux cours de violon du père Boussagnol, et elle fait souvent l'école buissonnière aux Tuileries, ou allant se promener aux Champs-Elysées, aux cafés-concerts en plein air, aux Ambassadeurs, à l'Horloge (ancien café devenu le très chic Jardin de Paris), rêvant qu'un jour ce soit à son tour de se produire sur scène.
Un jour, de retour dans le train d'Enghien, elle se trouve à côté d'un revuiste qu'elle connaît de vue ; Saint-Marcel. Elle s'amuse à fredonner une de ses chansons :
« C'est la vertin... quoi ? C'est la vertin... qui ? C'est la vertinguette... C'est la tinguette, c'est la Miss...Tinguette .»
Saint-Marcel lui répond : « Si jamais tu fais du théâtre, on en reparlera ! »
Et en effet, ils se retrouvent en 1885. Celui-ci la fait engager au Casino de Paris, rue de Clichy, en lever de rideau. Tous les garçons d'Enghien sont au premier rang pour l'écouter chanter « La Môme du Casino ». C'est pour faire plus anglais qu'elle retire le -e- et devient Mistinguett. Elle reste près de dix ans à l'Eldorado (de 1897 à 1907), qui fait salle comble tous les soirs, où elle lance le genre "épileptique". Elle se démène sur scène et a même toutes les audaces, par exemple celle de s'asseoir sur le trou du souffleur, ce qui fait scandale lors de son passage à Londres. Elle se produit en chanteuse comique, en gigolette et découvre petit à petit comment tenir une scène, et devient rapidement une vedette en face de Scala Polaire. Elle est ensuite