Mme bovary : un livre sur rien ???

5518 mots 23 pages
Un parcours critique:

Flaubert et son "livre sur rien"

J.P. Richard dit[1] à propos de L’Education sentimentale que « [c’] est d’abord le roman de l’absence, d’une réalité qui se dérobe et dont le héros finit par accepter qu’elle doive toujours lui échapper. » Dans ce « livre sur rien », le lecteur a rarement l’impression d’avoir parcouru un itinéraire enfin duquel celui qui recherche le plaisir du texte aura trouvé celui-ci. Nous emmenant de déceptions en défaites, d’attentes en lassitudes, le roman nous abandonne face à une histoire où il semble ne rien se passer. Placés dans une attitude d’attente, qui fait penser au héros du Désert des tartares de Kafka ; et le lecteur et les personnages ne semblent guère évoluer.

Mais qu’est-ce un « roman de l’absence » ? Et de quelle absence s’agit-il? Celle de l’objet ou plutôt du sujet. L’absence comme manque psychologique que crée chez le sujet la no-présence d’un être ou d’une chose ; donc une sorte de vide qui se ferait autour de celui qui perçoit le monde comme néant ou plutôt, comme l’absence de ce sujet lui-même, -notons ici que Flaubert dans ses deux romans Madame Bovary et L’éducation sentimentale nous présente des héros qui ont une dimension imaginaire plus que réelle ; vivant plus au niveau du rêve que de la réalité- si bien qu’entre eux et le monde il y a une inadéquation fondamentale. Mais avant que ce constat ne soit davantage explicité, ne faut-il pas considérer la notion d’absence dans son acception absolu ; c’est-à-dire ou rien n’est présent pas même l’idée de roman. Et les critiques se sont chacune arrêtée à une des formes de cette absence : absence de réel, d’Histoire, d’héroïsme, de passion, de succès, de sens…entre ces différentes formes d’absence, J.P.Richard s’arrête à celle de réalité : « l’absence, d’une réalité qui se dérobe ». Or il nous faudrait interroger la nature et la cause de cette dérobade de la réalité : est-elle due à la nature

en relation

  • intro
    661 mots | 3 pages
  • Charlotte
    1156 mots | 5 pages
  • La femme de gilles
    1695 mots | 7 pages
  • Cours de droit stg
    426 mots | 2 pages
  • Platon: amour - désir
    626 mots | 3 pages
  • Lecture analytique brodeck chapitre 16
    1754 mots | 8 pages
  • Etude linéaire de l'incipit des confessions de rousseau
    881 mots | 4 pages
  • Commentaire mme bovary, partie iii- chapitre 3
    1197 mots | 5 pages
  • Est-il immoral de faire souffrir un animal ?
    3125 mots | 13 pages
  • Dissertation de philo : l'homme fait-il parti de la nature ?
    2455 mots | 10 pages
  • Quelque chose noire, roubaud
    695 mots | 3 pages
  • le principe responsabilité Hans
    1232 mots | 5 pages
  • Commentaire mme bovary chapitre 9
    911 mots | 4 pages
  • Ulysse
    1640 mots | 7 pages
  • Un livre est une fenêtre par laquelle on s'échappe
    365 mots | 2 pages