Mme bovary
Dans le roman, tout est traité ironiquement; la narration, le traitement des personnages, le discours. La portée ironique repose essentiellement sur le style indirect libre.
L'ensemble caractérise un drame ou l'on n'ose pas rire pour ne pas pleurer. Le narrateur, par un discours intérieur, ne considère pas Emma comme un être pragmatique. Emma, elle, pensait l'être dans ses lectures initiatiques.
Il y a une sorte de dualité entre ce que ressent Emma et ce que pense le narrateur à travers son point de vue. Le style indirect libre ruine ironiquement le contenu du discours rapporté. Ce procédé discursif est très difficilement applicable au 7ème Art car, c'est un procédé purement littéraire.
Dès la première page du roman, l'ironie touche d'abord l'héroïne. Ces premières pages réservent un sort pathétique aux lectures naïves d'Emma. « Avant qu'elle se mariât, elle avait cru avoir de l'amour, mais le bonheur qui aurait dû résulter de cet amour n'était pas venu, il fallait qu'elle se fût trompée, songeait-elle ». Une dérision décuplée laisse en place une mauvaise perception de la vie et, l'univers d'Emma est contaminé. Cette dérision est sans cesse renouvelée et, fait de tout le roman, un superbe jeu de massacre.
Chabrol, à travers son adaptation retranscrit parfaitement Charles Bovary dans son rôle de niai, le pharmacien est a peine plus dégrossi que dans le roman et Rodolphe, gentleman décadent n'en déçoit pas moins pour autant Isabelle Huppert. Malgès le fait qu'il s'agisse d'un histoire banale d'adultère Madame Bovary, à l'écrit et à l'écran, proscrit les excès de l'imagination, de la sensibilité bourgeoise. « En de certains jours, elle bavardait avec une abondance fébrile; à ces exaltations succédaient tout à coup des torpeurs où elle restait sans parler, sans bouger », Madame Bovary est a la fois négative et positive, elle est partagée entre euphorie et dépression. Ces troubles sont dû à l'ennui qu'elle éprouve.