Mme de merteuil dans "les liaisons dangereuses"
I - Une virtuose de l’hypocrisie
A) Une parfaite maîtrise de soi
Contrôle sa figure : « je ne montrai plus que celle qu’il m’était inutile de laisser voir ». Contrôle ses émotions : « ressentai-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sérénité ». Contrôle ses discours : « j’observai mes discours ». Dans le film, elle fait venir chez elle Mme de Volanges. Impression que l’action principale se déroule toujours chez elle.
Contrôle sa réputation : fait attention à la durée de son deuil, fait en sorte que ses amants ne parlent pas. Dans le film, regarde les gens à l’opéra, les relations qui se nouent et se dénouent. Rien ne lui échappe. S’entraîne à avoir l’air gaie quand elle souffre, à cause des douleurs volontaires (dans le film, on la voit en face de nous, Valmont est derrière elle, elle souffre quand Valmont évoque Mme de Tourvel). Dans les lettres, ne montre pas la fonction de l’apologue « ce n’est pas ma faute », ne dévoile pas sa blessure morale à Valmont mais touche au cœur Mme de Tourvel et par là même tue indirectement Valmont. Voix off dans le film de la Marquise pendant qu’on voit les conséquences de ses décisions. Hyprocrisie visible par l’entrelacement des lettres (cf la structure. Ex : histoire de Prévan : version officieuse lettre 85/officielle lettre 87). Histoire qui disparaît dans le film. Jeu sur les sourires en coin de Glenn Close au moment où Mme de Volanges se lève du fauteuil chez Mme de Merteuil.
B) Une manipulation hors pair
Elle façonne les autres à son gré grâce aux lettres (la lettre est action), orchestre les intrigues : convainc Cécile dans la lettre 105 : « vous tacherez donc, si vous êtes sage, de vous raccommoder avec Valmont ». Accélère le rythme de l’intrigue Danceny/Cécile quand c’est trop lent. Importance qui se traduit dans le film par les visites chez la Marquise : les personnages se rendent chez elle : visite de Mme de Volanges et sa fille au début du film