Mme de Sévigné Lettre 203 - lecture analytique
Le genre littéraire qui regroupe des réflexions sur la vie et sur la mort est, au XVIIè siècle, celui des éloges funèbres. Dans ces oraisons, qui permettent d'amples développements rhétoriques et qui appartiennent à l'éloquence épidictique, on trouve de nombreuses interrogations, mais aussi de nombreuses réponses, dictées par la foi chrétienne, sur le sens de la vie et de la mort. À l'époque de Madame de Sévigné, le spécialiste de ces œuvres oratoires est Bossuet (1627-1 704).
Un extrait de correspondance
On peut identifier le texte comme un extrait de correspondance à partir de certains indices qui l'accompagnent et d'autres, qui figurent dans l'écriture même.
Le lieu et la date d'écriture : on trouve dans le texte d'origine l'indication du lieu, Paris, et de la date de rédaction de la lettre, mercredi 16 mars, ce que l'on a pu identifier comme faisant partie de l'année 1672.
L'indication et la présence de la destinataire la destinataire du message est clairement Madame de Grignan, la fille de
Madame de Sévigné, identifiable à l'interpellation de la première phrase: ah! ma chère fille (I. 1), interpellation reprise a début du troisième paragraphe sous la forme ma chère enfant (I. 17). Cette destinataire est présente dans la lettre à travers le pronom personnel Tu (I. l, 17, 33), sujet lorsque l'épistolière évoque des actions accomplies par sa fille, ou complément lorsqu'elle devient destinataire comme dans l'expression je vous avoue (I. 17-18).
La présence de l'épistolière
Celle qui écrit est présente dans le texte sous la forme du pronom personnel de la première personne je ou me, moi. Elle est celle qui raconte ce qui se passe autour d'elle, donnant ainsi des nouvelles (paragraphe 1) ; elle est aussi celle qui informe sur des événements se passant ailleurs, mais qu'elle a appris (paragraphe 2). Elle est enfin celle qui, répondant à une question de sa fille, réfléchit sur la vie et fait part de sa