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Delépine reviennent pour leur 4eme long métrage en commun. En plus de leurs fidèles compagnons de jeu, ils embarquent avec eux un Gérard Depardieu flamboyant en retraité motard à la bedaine impressionnante et à la tignasse décolorée aussi longue que sale, un Gérard Depardieu comme on ne l’avait jamais filmé.
Depardieu incarne Serge Pilardosse qui, poussée par sa femme, part sur les routes au guidon de sa moto Mammuth à la recherche de ses « papelards » manquants pour l’obtention de sa retraite. Ce qu’il va trouver en réalité, ce sont des souvenirs d’une vie, des rencontres improbables et surtout le plaisir de vivre sans rien faire au côté d’une nièce autiste et artiste torturée.
La première moitié du film montre avec une certaine cruauté, le portrait d’un homme qui s’est littéralement tué à la tâche sa vie entière, un homme simple et vrai qui se voit récompensé de 10 ans de bons et loyaux services par un simple puzzle au cours d’un pot de départ désespérément triste (on y entend plus les bruits de chips de ses collègues que le discoure de son responsable).
Mais le spectateur ressent un vrai amour pour ce besogneux marginal, une vraie tendresse pour l’homme mais aussi pour l’acteur Depardieu qui le rend bien, investi à l’extrême dans ce rôle qui le dénude complètement.
En fait Mammuth ressemble à un croisement un peu bizarre avec le film the
Wrestler. Le premier pour l’aspect road movie mélancolique et calme, le second pour son personnage principal bien sur. Outre la longue tignasse dorée et légèrement crade, on est face à deux géants morts à l’intérieur et qui réapprennent à vivre en croisant les bonnes personnes alors qu’il était à priori trop tard pour espérer ce genre de rédemption. Serge Pilardosse (Depardieu) ressemble à un adolescent qui n’aurait vieilli que physiquement, enfermé dans une vie à côté de laquelle il est passé, une vie dont il ne voulait plus de toute