L’observation de la vie en société révèle sans peine l’existence d’attentes ou d’exigences collectives. Si disparates qu’ils soient quand à leur objet, leur ampleur ou leur nature, ces mouvements expriment toujours la réalité d’un fossé entre des aspirations d’une part et le constat d’une réalité jugée insatisfaisante d’autre part. Ainsi, La mobilisation est une activité visant à utiliser des ressources politiques dans le cadre d’une action collective. Cette dernière correspond à la mobilisation de groupes d’individus tournés en apparence vers des objectifs communs, mais le plus souvent inspirée par des logiques diversifiées auxquelles un mécanisme intégrateur donne une efficacité globale. Mais quel rôle exact jouent les groupes d’intérêt dans la construction des attentes et aspirations communes au groupe ? Il est donc légitime de se demander : Comment s'organisent les mobilisations collectives et par quels moyens acquièrent-elles une certaine légitimité?
Il convient dans un premier temps de s’intéresser aux mobilisations collectives comme des instruments de rassemblement d'individus autour d'intérêts communs, puis nous soulignerons le rôle clé des médias dans l'impact de ces actions collectives en s’appuyant plus précisément sur le scandale de l’Amiante, et enfin, il sera observé que pour jouir d'une certaine légitimité, des connaissances précises du domaine d'activisme sont nécessaires.

I. Les mobilisations collectives comme vecteurs d’union des individus autour d’intérêts communs

A) Une évolution du répertoire de l'action collective Charles Tilly, dans son ouvrage La France conteste publié en 1986 nous montre que les formes de mobilisations collectives ont évolué au cours du temps, passant de la défense d'intérêts généraux, au nom de corporations ou de communauté, en ayant par exemple recours à de puissants patrons et en toute légalité (étude 1650-1850), à la défense d'intérêts plus spécifiques (par des associations ou pseudo associations) par le