Mobilité flux et réseaux
La mondialisation peut être définie comme une formidable accélération des flux dans le monde. Ces flux, certains matériels et d'autres immatériels, sont organisés vers des pôles et animés par des acteurs. La mondialisation concerne également les hommes et se caractérise par l'intensification des mobilités humaines. Ces mobilités et ces flux s'appuient sur des réseaux. Ce terme désigne à la fois les éléments matériels qui permettent aux flux de circuler (réseaux de transport) et la façon dont plusieurs acteurs de la mondialisation fonctionnent de façon conjointe (réseaux d'influence).Comment les mobilités, les flux et les réseaux structurent-ils l'espace mondial?
I. L'intensification des échangesLes flux matériels• Les flux de produits industriels.
Les produits manufacturés constituent une part importante des flux dans l'espace mondial (70% de la valeur des échanges mondiaux). Ces flux s'organisent essentiellement entre les pôles de la Triade (États-Unis, Union européenne, Japon), qui représentent 60% du commerce mondial. On note cependant une forte émergence des flux provenant de l'Asie orientale. Il s'agit néanmoins pour la Chine et l'Asie du Sud-Est essentiellement de flux sortants. La région s'affirme ainsi comme nouvelle «usine du monde», l'industrie chinoise ayant dépassé en volume la production des États-Unis. À cela s'ajoutent les biens allant vers les pays du Nord et produits par les industries qui ont été délocalisées au Sud pour chercher de la main-d'œuvre à bas coût.
• Les flux de matières premières agricoles.
Les flux de matières premières agricoles sont également marqués par la domination du Nord (on parle de «food power»), qui exporte vers le Sud, ou vers des zones du Nord non autosuffisantes, comme le Japon. De grandes zones excédentaires, car possédant une agriculture mécanisée et performante, exportent des céréales. Il s'agit des États-Unis, de l'Union européenne, mais aussi du Canada ou de l'Australie.