Mobilité sociale
Introduction :
Depuis Tocqueville et surtout depuis les lois scolaires de Ferry (1881,1882) sur la scolarité laïque, gratuite et obligatoire, le moteur démocratique de l’ascension sociale, où la possibilité pour un enfant de pouvoir accéder à un statut social supérieur à celui de ses parents, s’identifie à l’institution scolaire.
Dans cette logique “l’égalisation des conditions” représente non seulement un objectif en soi mais aussi un moyen d’accéder à la pleine citoyenneté.
L’instruction permet en effet à l’individu d’être libre, de se constituer un véritable esprit critique et de pouvoir occuper un statut social compatible avec ses ambitions et mérites.
L’école consacre alors le principe démocratique de la méritocratie qui consiste à valoriser l’effort individuel.
L’école de la république permet l’égalité des chances.
Est-elle pour autant, dans les faits, moteur d’ascension sociale?
L’école de la république a illustré la réalisation de trajectoires significatives de mobilité sociale, toutefois l’approche empirique semble relativiser la réalité parfaite de ce principe.
L’école a favorisé depuis la Troisième République une véritable ascension sociale pour de nombreux enfants issus de milieux modestes, l’archétype de l’instituteur décrit, dans “La gloire de mon père” par Marcel Pagnol en est l’illustration la plus manifeste.
Aujourd’hui, et ce depuis les années 1980, l’école demeure le moteur essentiel à la mobilité sociale.
Nous en donnerons plusieurs illustrations avant d’en décrire les principales modalités.
Les jeunes issus de milieux défavorisés peuvent accéder à des postes sociaux valorisés et valorisants du fait d’une distribution plus égalitaire des statuts sociaux qui sanctionnent les compétences et qualifications.
Actuellement et relativement à la stratification sociale des ordres de la société de l’Ancien régime, chaque individu acquiert son statut et