Modification butor
«La modification » (Minuit, 1957) est le titre de l’un des romans de l’écrivain français Michel Butor. C’est là un roman qui s’inscrit dans le cadre de la modernité de l’écriture romanesque. C’est dire cette écriture qui, tout en remettant en question et en cause les fondements de l’écriture romanesque classique, se penche sur l’interrogation de la condition humaine à partir de l’écriture sur les objets comme fondement structurant la réalité humaine des temps modernes. Au-delà de « La modification » de Michel Butor, le présent article se veut une réflexion sur le/les sens de la modification qui puisse/puissent atteindre la vie de l’être. Epistémologiquement, une modification est d’abord une « rupture avec. » Il s’agit de passer d’un état à un autre comme si le second état était le lieu de la modification du premier. L’être dans son sens ontologique est appelé à vivre plusieurs modifications/ruptures tout le long de son existence. Une modification ne veut aucunement dire un simple changement d’avis ou d’opinion, mais plutôt et surtout le « classement » conscient de « quelque chose » dans un lieu de non retour. C’est le classement d’une idée, d’une pensée, d’un projet, d’une personne ou de tout un passé dans un endroit perdu de la mémoire. Une modification dans son sens existentiel définit un déplacement vers l’avant, vers le possible. Une modification est, somme toute, un devenir de l’être. L’être ne devient que lorsque il se modifie, lorsqu’une transformation capitale oriente son expérience du monde et sa connaissance des choses du monde. Il existe plusieurs types de modifications qui interviennent dans la vie humaine. L’une est naturelle et elle concerne le devenir physique et biologique de l’home (naissance, enfance, adolescence, etc.) L’autre est épistémologique et elle concerne le devenir de la connaissance humaine (études et différentes expériences de la vie.) Et puis il existe un autre type de modification qui touche à la vie