Moliere
Théâtre traditionnel italien, représenté par des acteurs professionnels (ce que signifie dell’arte), dont le texte n’est pas à proprement parler improvisé, comme on le pense abusivement, mais plutôt semi-improvisé. En raison de son oralité, cet art est en grande partie perdu ; nous ne disposons plus que de quelques canevas, véritables outils de travail des troupes, simplement destinés à indiquer la succession des scènes, ainsi que les tenants et les aboutissants de la situation. Ces précieux documents, malheureusement fort sommaires, contiennent avec le schéma des pièces les principaux effets ou lazzi, faisant parfois l’objet de recommandations lapidaires. Les intrigues — si tant est qu’on puisse employer ce terme — sont inexistantes ; car les scènes sont plus juxtaposées que liées organiquement. Ce qui détermine leur succession, c’est la nécessité de faire intervenir les différents acteurs de la troupe, selon leur spécialité, de sorte que c’est un souci de rentabilité économique, si l’on peut dire, qui influence ici cet aspect précis de la création.
Le dialogue est toujours sous-tendu, dans la commedia dell’arte, par un petit nombre de situations-types, pour lesquelles le comédien dispose non seulement d’une trame, mais aussi de certains enchaînements de répliques quasi automatiques, dont il est très familier, voire même de dialogues-modèles publiés en recueils littéraires. Ces recueils de mélanges constituent en quelque sorte des répertoires d’exemples destinés aux comédiens désireux d’approfondir leur art en se cultivant. Ils regroupent de nombreux fragments — lieux communs utiles à chaque personnage, collections de mots, de répliques et de dialogues préconçus — prêts à être insérés à tel ou tel moment d’un échange, et classés suivant les différentes situations stéréotypées et récurrentes dans cette dramaturgie. C’est ainsi, par exemple, que pour les amoureux, qui doivent tendre vers le raffinement pétrarquisant du langage, on