Molière
Philippe Suel, Réflexions sur le « Tartuffe » de Molière, 2011.
Qui ne voudrait pas ressembler à l’héro d’un film ou d’une pièce de théâtre ? Leurs bravoures, leurs courages, leurs honnêtetés mais surtout leurs sincérités sont si judicieusement joués ! Et pourtant, le Tartuffe de Molière est plutôt un zéro qu’autre chose. Ce personnage ne recule devant rien pour acquérir ce qu’il désire. Philippe Suel, le prouve en disant : « Pour Tartuffe, le sacré n’existe que comme un outil utile, d’une incroyable efficacité pour servir ses objectifs matériels. » Comment utilise-t-il « le sacré », comme le dit l’auteur ? Cet « outil utile » est-il d’une si « incroyable efficacité » ? Ainsi, nous chercherons à répondre à ces questions en analysant tout d’abord le personnage de Tartuffe. Puis, nous verrons le parallèle avec l’époque de Molière, celui qui dénonce l’hypocrisie de tous les temps.
Le personnage de Tartuffe est un imposteur et un hypocrite, nous le savons tout d’abord grâce aux sous-titres proposés par Molière. Leurs significations sont, selon Le Robert : « une personne qui abuse de la confiance d’autrui par des mensonges, en usurpant une qualité » et c’est également quelqu’un qui joue son rôle « en dessous. » Bien qu’il ne soit quelqu’un d’admiratif, tout le monde n’a que Tartuffe dans la bouche (acte I et II). La problématique entre Marianne et Valère permet de repousser son apparition. Ce suspens crée chez le lecteur une immense envie de connaître, celui qui a semé une si grande discorde au sein de la famille d’Orgon. Cet imposteur réussit, grâce à sa fausse dévotion et modestie, à aveugler Orgon et Madame Pernelle. L’attachement ferme de ces deux personnes à leur religion, permettra à Tartuffe de hisser un voile sur leurs yeux. En effet, Tartuffe conquit d’abord Orgon, en lui rendant la fierté de lui-même. Ce bourgeois sacrifie