Lecture analytique 10:

Sur la mort de Marie Pierre de Ronsard

Structure du texte ( à noter sur votre texte pour réviser)
Les deux quatrains : vie et mort de la rose.
Premier tercet : vie et mort de la jeune femme.
Deuxième tercet : offrande funèbre.

1. VIE ET MORT DE LA ROSE (V. 1-8)

a) Vie de la rose (v. 1-6)
Premier quatrain
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose (v. 1).
Le poème s'ouvre sur une comparaison qui fait appel à l'expérience que chacun peut avoir. En effet, les réalités évoquées sont concrètes, aussi bien le temps : le < mois de mai », que le lieu, un jardin (« sur la branche » ). Le verbe est au présent, et son sujet « on » signale une unanimité.
En utilisant des articles définis : « la branche » , la rose » , Ronsard confère à la constatation « on voit » , un caractère universel. Comme la fleur au bout de la branche, « la rose » (complément d'objet) se trouve mise en valeur du fait qu'elle est attendue jusqu'à la fin du vers. Cette attente, et la longueur de la branche ainsi déployée, accentuent la fragilité de la rose. L'alexandrin d'une seule coulée donne au rythme son ampleur.
En sa belle jeunesse, en sa première fleur (v. 2).
Dès le second vers, la rose se trouve personnifiée par le mot « jeunesse ». Ainsi se trouve déjà suggérée l'idée qu'à la rose va se substituer la femme. De plus, les deux hémistiches parallèles produisent une impression d'équilibre.
L'épanouissement de la rose semble échapper au temps : on constate, en effet, que ce vers ne comporte aucun verbe. C'est ce qu'on appelle une construction nominale : les noms « jeunesse » et « fleur » désignent à eux seuls les actions d'« être jeune » et d'« être en fleur ».
Le mot « fleur » signifie floraison, et « première » laisse entendre le caractère éphémère de cette floraison. Ce deuxième vers marque une pause (entre virgules) entre le premier et le troisième vers, qui reprend le fil du discours : « On voit la rose [...] rendre le ciel jaloux. »