Mon doc
Corentin
2nd5
La fugue des deux amis
La fugue des deux amis
* Dépêchez-vous sales nègres ou le fouet lacérera vos corps !
Le contremaître n’était pas du genre à répéter plusieurs fois le même ordre. Alors, les esclaves obéirent et accélérèrent le rythme. Nestor était parmi eux. Il travaillait dur et était sans doute le meilleur esclave de la propriété. Il n’avait jamais essayé de s’évader où même s’opposer aux blancs. Mais l’idée de fuir son maitre lui avait traversé l’esprit. Cette révélation lui était apparut en se liant d’amitié avec le petit Édouard, fils du terrible Henri Augustin, maitre de la propriété. Édouard ne partageait pas les idées de son père. Il ne faisait pas de différence entre les blancs et les noirs. Les esclaves ne pouvaient pas manquer les disputes qui opposaient Edouard à son père. La nuit tombait, Nestor regagna sa case. C’était une sorte de cabane sans aucun confort avec de la paille disposée sur le sol. Nestor avait de la chance : il était seul à dormir dans son habitation. Il en était d’ailleurs bien reconnaissant envers son maître. Alors qu’il s’apprêtait à s’endormir, Édouard bondit dans sa case. Il était heureux de retrouver don fidèle ami qu’il considérait comme son second père. Malgré le fait que Nestor soit fatigué, il enlaça chaleureusement l’adolescent. L’esclave entama la discussion : * Qu’as-tu fait aujourd’hui ? * J’ai préparait un plan * Un plan ? s’exclama Nestor * Un plan pour s’évader de ce fichu endroit ! * Mais pourquoi fuirais-tu Edouard ? Tu as tout ce que tu veux ! retorqua d’un air intrigué Nestor. * A vrai dire, mon plan nous concerne toi et moi. Nous fuirions tous les deux avec une facilité incroyable. Bénéficiant de la reconnaissance des gardes du village, je pourrais leur faire croire que j’irai te tuer le long des cotes. En réalité, nous irions au port de l’île et embarquerions dans un de ces nombreux navires relayant Saint Domingue à Bordeaux.