Mon premier article
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Point de départ : comment le problème se détermine dans le texte de Dante – où se pose la question de l'ange (un être de pensée qui n'est pas un être de parole) ; question qui montre deux aspects :
1- Les métaphores du miroir et du regard impliquent chez l'ange une pensée qui se définit en termes de contemplation et d'intuition ; les anges ne parlent pas, c'est-à-dire qu'il leur suffit d'yeux, pas besoin d'oreilles.
2- On traite de la pensée de l'ange à partir du mode de relation que les anges ont entre eux ; et sous cet angle, le terme de communication s'avère inadéquat en ce qu'il suppose une mise en commun par le biais d'une expression ou d'une extériorisation. Or les anges quant à eux sont déjà unis en pensée – dans une seule et même communion.
Il reste malgré ces précisions une sérieuse difficulté à concevoir une pensée qui ne se verbaliserait pas, qui ne se ferait pas connaître par des mots. Faut-il donc se résoudre à parler d'ineffable ?…
Voyons là avec Hegel (cf. texte) quelle critique appelle la thèse d'une pensée pure, détachée de tout langage.
I. 1 – Le langage impliqué dans l'élaboration de la pensée.
La thèse de Hegel s'énonce dans les deux premières phrases : pas de pensée élaborée sans formulation, c'est-à-dire sans la médiation du langage. La suite du texte défend la même thèse en montrant quelles inconséquences amène la thèse opposée : démonstration a contrario – où l'on comprend que seule une représentation vague, ou une idée trop peu élaborée (soit illusoire, soit infondée) porte à croire que le langage reste extérieur à la pensée.
Hegel observe en effet la pensée en train de se faire, et examine à quelles conditions on peut conduire et faire aboutir sa pensée ; pensée qu'on dira sienne du fait même qu'elle est le produit de son intériorité de sujet conscient. Hegel a des mots précis pour dire ce travail de pensée : « nous avons des pensées déterminées et réelles », c'est-à-dire des