Monde ouvrier
LE TRAVAIL DANS LES MINES ET LES USINES
LE MONDE OUVRIER. PROGRES SOCIAUX ET LUTTES SOCIALES
LE TRAVAIL DANS LES MINES ET LES USINES
Victor Hugo, témoin de son temps. Vallée d’usines en 1838
« Le soir vient. Le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe. Plus loin, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme. Ce sont les usines qui s’allument. Toute la vallée semble trouée de cratères en éruption. On croirait qu’une armée ennemie vient de traverser le pays, et que vingt bourgs vous offrent dans cette nuit ténébreuse tous les aspects de l’incendie, ceux-là embrasés, ceux-ci fumants, les autres flamboyants. Un bruit farouche et violent sort de ce chaos. Les routes, les scies, les chaudières, les balanciers, tous ces monstres de cuivre et de tôle que nous nommons des machines et que la vapeur fait vivre d’une vie effrayante et terrible, mugissent, sifflent, grincent, râlent, reniflent, aboient, glapissent, déchirent le bronze, tordent le fer, mâchent le granit, et, par moments, hurlent avec douleur dans l’atmosphère ardente de l’usine, comme des dragons dans un enfer. »
D’après une lettre de Victor Hugo, 1838.
In Hatier, Histoire Géographie CM2, Magellan, 2004, p. 36.
Les houillères du Creusot en 1867
« L’exploitation porte sur une énorme couche qui atteint jusqu’à 50 mètres d’épaisseur. La couche a été atteinte au moyen d’un certain nombre de puits et exploitée en premier lieu par la méthode des éboulements, plus tard par un système de galeries et d’étages réguliers, successivement remblayés (…).
Autour des puits règne un mouvement, une animation continue. Ici, les receveurs, les hommes du jour, déchargent les berlines pleines du noir charbon que le câble a remontées du fond du gouffre. Là, les femmes trient la houille, la séparent des