Monologue White (The Sunset Limited)
L'évolution ne réussira pas à éviter de conduire la vie intelligente à prendre finallement conscience d'une chose
et d'une chose par-dessus toutes les autres et cette chose, c'est que tout est vain.
Black - Donc si j'ai bien suivie ce que vous dites, tous ceux qui ne sont pas totalement abrutis devraient être suicidaires ?
White -Oui c'est exact.
Black -Vous vous fichez de moi ?
White - Non, je ne me fiche pas de vous. Si les gens étaient capables de voir le monde tel qu'il est, et de voir leur vie telle qu'elle est,
sans être aveuglés par leurs rêves et leurs illusions, je ne crois pas qu'ils trouveraient une seul raison de ne pas choisir d'en finir
le plus tôt possible. Je ne crois pas en Dieu, vous comprenez ça ? Regardez autour de vous, ça crève les yeux, la clameur assourdissante de ceux qui souffrent
doit être le son le plus doux à son oreille, et j'execre ses discutions, les élucubrations de l'athée du village dont la seul passion est de
dénigrer sans fin ce dont il nie de toute façon l'existence depuis le départ. Votre confrérie est une confrérie de la douleur rien de plus
et si cette douleur était collective et non pas simplement réhitérative, son seul poids arracherait le monde des murs de l'univers et l'envérait
s'écraser et brûler lentement dans je ne sais quelle nuit elle pourrait encore être capable d'engendrer jusqu'à ce qu'il ne reste même plus une cendre
.
Et, la fraternité, la justice, la vie éternelle, seigneur, seigneur tout puissant ! Citez moi une religion qui prépare les gens au néant, à la mort, c'est une église où je pourrais entrer,
la votre ne prépare les gens qu'à un bonus de vie, qu'à des rêves, des illusions, des mensonges, si vous bannissiez la peur de mourir, pas un homme ne vivrais un seul jour.
Qui voudrait de ce cauchemar ? Si ce n'est par crainte du suivant ...