De l’Esprit des lois, « De l’esclavage des nègres », Montesquieu

Introduction : Le XVIII ème siècle se caractérise à la fois par son système d’esclavage développé et par une prise de conscience des inégalités et des injustices. La forme la plus violente de ces injustices est sans doutes celle de l’esclavage. Dans ce texte Montesquieu dénonce cette pratique de manière originale puisqu’il reprend les arguments que pourraient utiliser les esclavagistes en soulignant leur caractère absurde donc inadmissible.
Comment ce texte sous une apparence de partie pris esclavagiste critique t-il en réalité l’esclavage ?

I. Examen des arguments partisans de l’esclavage.

A. L’argument historique (ligne 3-4)
Dans le 2ème paragraphe on a le verbe principal qui est au passé composé ® il renvoit au passé.
L‘articulation logique entre la proposition participiale : « les peuples […]Amérique » et la proposition principale : « ils ont […] Afrique » est une relation de cause à effet indiquant l‘enchaînement de deux faits historiques.
L‘emploi du verbe « devoir » dans la proposition principale renforce l’articulation logique entre ces 2 propositions : l’argument repose sur l’idée d’une nécessité : l’extermination du peuple d’Amérique à inévitablement conduit à rendre esclave les africains.

B. Un argument économique (ligne 5-6)
® Présence d’une subordonnée hypothétique « si l’on ».
Cet argument montre un mécanisme économique simple : réduire à l’esclavage une population permet d’obtenir du sucre moins cher que si on les rémunéraient. Or le sucre n’est pas une denrée vitale mais en plus il est essentiellement consommé par les populations aisées d’occident. ® Cet argument est donc réfutable

C. L‘argument lié à l‘apparence physique (ligne 7-8)
Les esclaves sont décrits péjorativement : ® Indignation suggérée par le complément de l‘adjectif « depuis les pieds jusqu‘à la tête » ® Exagération par l‘adverbe « si » : adverbe d’intensité
Montesquieu établit