Montesquieu, « De l´esprit des lois »

Le texte proposé appartient à l´écrivain Montesquieu et fait partie de son ouvrage « De l´esprit des lois », exactement au chapitre 5 du XVº livre, relatif à l´esclavage des noirs.
Dans cet extrait il y a une prise de position de Montesquieu contre l’esclavage. L’auteur feint de se ranger à l´avis de ses adversaires et expose les arguments qui, selon eux, justifient l´esclavage. Il leur démontre ainsi que ces arguments montrent justement des conclusions opposées. De cette façon, l´absurdité et l´injustice de ce qu´ils prétendent justifier apparaissent.

Le texte prend la structure d´un discours argumentatif. Montesquieu fait un réquisitoire en forme de plaidoyer pour mieux défendre sa thèse et finit par poser une questionne rhétorique, traduite comme un appel à la morale ou à la justice. La forme rappelle aussi celle des pamphlets politiques car la disposition des phrases de Montesquieu suggère une politique de communication calculée des idées successives, dissimulée sous la légèreté de l’apparente spontanéité.
En ce qui concerne le contenu, le texte apparaît comme une destruction de l´argumentation esclavagiste. D’abord un indice initial de l’ironie : « Si j’avais à soutenir le droit (...) voici ce que je dirais » : l’hypothèse et le conditionnel montrent que Montesquieu n’adhère pas forcément au propos. Ensuite et surtout, chaque argument esclavagiste se détruit de soi-même car il est en contradiction logique avec la thèse, ou en contradiction interne. Les différents arguments peuvent être résumés dans font cinq domaines : esthétique, sociologique, économique, religieux et politique.
Tout l´ironie de Montesquieu consiste à suggérer aux esclavagistes une première prémisse, toute de suite une seconde, qui amènerait à une conclusion complètement différente. Mais surtout c'est la discordance des arguments qui est mis en avant à travers les procédés d'exagération, les liens logiques et les systèmes logiques qui se