Montesquieu
Montesquieu et l’education Montesquieu ne s'est guère occupé des problèmes de l'éducation. Toutefois il leur a consacré quelques chapitres de l'Esprit des lois, dont le livre IV porte ce titre : « Que les lois de l'éducation doivent être relatives au principe du gouvernement ». Inutile d'insister sur la justesse de cette idée, qui n'est pas particulière a Montesquieu.
Dans les chapitres précédents, il a réduit toutes les formes possibles de gouvernement à trois, le monarchique, le despotique et le républicain, auxquels il a assigne respectivement trois principes, l'honneur, la crainte et la vertu : l'éducation, dans chacun de ces gouvernements, devra avoir pour but d'inculquer dans l'âme des jeunes gens un de ces trois principes.
Dans un gouvernement monarchique, Montesquieu pense que « ce n'est point dans les maisons publiques où l'on instruit l'enfance que l'on reçoit la première éducation ; c'est lorsque l'on entre dans le monde que l'éducation en quelque façon commence. Là est l'école de ce que l'on appelle honneur, ce maître universel qui doit partout nous conduire. » Déclarer que l'éducation commence où l'enfance finit, c'est dire qu'il n'est pas ici question de pédagogie.
Dans l'état despotique, l'éducation cherchera à « abaisser le coeur », elle sera « servile ». — « L'extrême obéissance suppose de l'ignorance dans celui qui obéit ; elle en suppose même dans celui qui commande. Dans tous les Etats despotiques, chaque maison est un empire séparé. L'éducation, qui consiste principalement à vivre avec les autres, y est donc très ornée ; elle se réduit à mettre la crainte dans le coeur et à donner à l'esprit quelques principes de religion fort simples. Le savoir y sera dangereux, l'émulation funeste. L'éducation y est donc en quelque façon nulle. »
« C'est dans le gouvernement républicain, ajoute Montesquieu, que l'on a besoin de toute la puissance de l'éducation. La vertu politique (qui est le principe de ce