Mouvements autonomiste
Cela fait plus d’un siècle que, pour l’essentiel, les Etats d’Europe occidentale ont fini d’être constitués et sensiblement unifiés. Cela n’a pas empêché pourtant l’apparition périodique de mouvements nationalistes remettant en question leur tracé ou revendiquant un statut d’autonomie particulier pour une région ou une autre. Les exemples ne manquent pas, de la Catalogne au Pays basque en passant par la Flandre, la Bretagne ou encore la Corse. Parfois, il s’agit de simples lubies de milieux restreints. Parfois, ces revendications trouvent un écho réel dans la population concernée, voire conduisent à des actions armées.
Malgré son nom, le Royaume-Uni ne fait pas exception à la règle comme le souligne l’enlisement de l’Etat britannique dans le bourbier d’Irlande du Nord depuis trois quarts de siècle. Mais si le cas de l’Irlande du Nord est bien connu, ceux des deux autres composantes regroupées autour de l’Angleterre au sein du Royaume-Uni, l’Ecosse et le Pays de Galles, le sont moins. Et pourtant dans l’une comme dans l’autre il existe également un courant nationaliste, moins virulent il est vrai que celui d’Irlande du Nord parce que de nature et d’origine assez différentes. Néanmoins on a assisté au cours de la dernière période à un certain réveil de ces courants, en particulier en Ecosse.
AUX ORIGINES DU NATIONALISME ECOSSAIS
C’est en 1688 que prit fin une fois pour toutes l’existence indépendante de l’Ecosse. Cette année- là, les couches les plus riches de la bourgeoisie anglaise firent appel au prince hollandais Guillaume d’Orange pour venir avec ses troupes remettre de l’ordre dans une Angleterre dont la vie sociale était encore bouleversée par les « débordements » de la révolution bourgeoise. Cette période, que l’historiographie officielle appelle en Grande-Bretagne la « Glorieuse Révolution » façon de dire que l’autre, celle de 1640, où le petit peuple avait joué un rôle déterminant dans le renversement du