La moyennisation est un diagnostic avancé dans les années 80-90 qui, selon les textes, renvoie à trois acceptions : l’atténuation des disparités socio-économiques ; l’homogénéisation progressive des styles de vie ; la tendance à la formation d’une vaste classe moyenne rassemblant les cadres, les professions intermédiaires, les franges supérieures des employés et des ouvriers. Un diagnostic discuté et contesté. La thèse de la moyennisation de la société repose sur un certain nombre d’évolutions marquant la deuxième partie du XXè siècle. Les niveaux et les modes de vie entre les groupes sociaux se sont rapprochés, l’accès à l’éducation est devenu massif et s’est démocratisé, la mobilité sociale s’est accentué. De fait, les frontières entre les classes sociales se sont brouillées voire effacées ; il y a un remplacement des barrières séparant les classes sociales par un « continuum de niveaux ». On peut se demander si le processus de « moyennisation » de la société française est toujours aussi efficace qu’à ses débuts ? Peut-on aujourd’hui, toujours parler de moyennisation de notre société, n’a t-elle pas régresser ? La mobilité sociale est-elle en panne ? Ou bien est-ce la morosité ambiante qui nous empêche de voir que ça ne va pas si mal ? Nous allons expliquer dans un premier temps le processus de la moyennisation de la société et ses effets sur cette dernière puis nous verrons dans un second temps qu’il est aujourd’hui possible de douter de la poursuite du processus de moyennisation de la société.
Nous allons commencer par expliciter le phénomène de la « moyennisation » de la société.
La thèse de la moyennisation de la société française est avancée par des auteurs qui soulignent la perte d’emprise des milieux sociaux traditionnels, dotés d’une forte identification, comme la paysannerie ou la bourgeoisie au profit d’une classe moyenne de plus en plus étendue. Ce phénomène, généralement daté à partir de 1945, aurait pour cause principale la