Musique et arts plastiques
DES PROPORTIONS
Depuis l’Antiquité, la musique est construite selon des rapports de proportions mathématiques (l’influence de Pythagore…). Elle n’est pas le seul art à privilégier les rapports de proportions. Le Parthénon d’Athènes, les cathédrales gothiques, les tableaux de Piero della Francesca ou ceux de Nicolas Poussin jouent sur des rapports de nombre déterminés (le « nombre d’or » est une des proportions les plus célèbres). Les premiers points de convergence entre les arts et la musique se font précisément sur ce terrain des proportions. Un exemple : au XVe siècle, la cathédrale de Florence, conçue par l’architecte Brunelleschi, fut inaugurée sur une musique vocale de Guillaume Dufay. Cette œuvre comporte un nombre de notes, de strophes, de vers et de pieds dont les rapports mathématiques sont identiques aux rapports existant entre la longueur de la nef centrale, la largeur du transept, la hauteur de la coupole. En véritable architecte, Bach construira la plupart de ses œuvres sur ces rapports entre les nombres. D’autres musiciens ont été très sensibles à l’architecture de leur musique. Le Hongrois Béla Bartók, amoureux du « nombre d’or » des architectes, construisait ses musiques en forme d’arche, comme s’il s’agissait de souligner la parfaite symétrie de la forme.
IMITATION DE LA NATURE
Bien que plongés dans un langage et des codes mathématiques, les musiciens n’en restent pas moins sensibles à leur univers. Le phénomène d’imitation de la nature, en vogue dans la peinture, existe aussi en musique. Les musiciens vont d’abord commencer par imiter les sons du monde environnant : sonorités de chasse, cris des oiseaux, bruit de bataille, caquet des femmes alimentent ce que l’on nomme le genre de la musique descriptive. Le Français Clément Janequin (XVIe siècle) fut le champion