Comme l'a écrit le philosophe utilitariste Bentham (1748-1832), « le bonheur, c'est de consommer le plus grand nombre de bien matériels possible ». La définition de Bentham semblait annoncer avec un siècle et demi d'avance la naissance d'une société de consommation. La consommation des ménages, c'est-à-dire l'acquisition et l'utilisation par ceux-ci de biens et de services destinés à leur fournir une satisfaction, s'est installée comme mécanisme central des économies modernes. Elle semble s'être largement conjuguée avec la croissance économique dans les PID jusqu'au début des années 80. Aussi faut-il s'interroger sur les mutations de la consommation des ménages et leurs implications. Jusqu'à quel point, l'évolution de la consommation des ménages, en se réorientant vers des biens supérieurs, à-t-elle dicté le passage d'une économie tertiarisé vers la consommation de masse ? Alors que ce modèle de consommation semble se diffuser vers le reste du monde, pourquoi les mutations de la consommation des ménages ne suffisent-elles plus aujourd'hui dans les PID à susciter une croissance économique forte ?
Sommaire:
I) Les mutations de la consommation ont déterminé une réorganisation progressive de l'économie faisant une part croissante au tertiaire et aux biens collectifs
II) La mise en place d'une économie de consommation de masse soutenue par les orientations keynésiennes s'est accompagnée d'une forte croissance économique
III) Les dernières décennies ont été caractérisées dans les PID par un moindre dynamisme de la consommation et une moindre croissance : un essoufflement de la consommation de masse