Mutations familiales et émergence de la médiation familiale
Pour comprendre au mieux ce qu’est la famille aujourd’hui, ses transformations, un bref rappel historique fait nécessité. Rappelons nous …..
La famille sous l’Ancien Régime est sous la coupe de la toute puissance paternelle : le Pater Familias. L’Eglise, qui a forte influence politique, consacre le patriarcat et la soumission de la femme. Elle prône l’indissolubilité du mariage-sacrement, le divorce est interdit. L’homme organise les rapports familiaux, use de sa suprématie sur femme et enfants. Il peut même faire emprisonner ses enfants (ce sont les fameuses lettres de cachet), a droit de correction. Le mariage n’est pas fondé sur le lien amoureux, il repose sur des stratégies d’alliance qui visent dans les milieux aristocratiques et bourgeois à renforcer la position sociale, tandis que dans les milieux ruraux il sert à contrôler le patrimoine terrien. Ces stratégies supplantent le choix de l’individu. Les enfants sont élevés par des nourrices puis sont placés en apprentissage soit pour y apprendre un métier, soit les arts de la Chevalerie. Seuls quelques prêtres enseignent aux orphelins. Vers 1750, Philippe Ariès, au travers de ses travaux de recherche, souligne l’apparition du « sentiment d’enfance », du « souci éducatif ». Mais l’intérêt pour l’enfant n’émerge réellement qu’à la Révolution Française et ses Philosophes des Lumières. Remercions ici Jean-Jacques Rousseau qui par la publication de « Emile ou de l’éducation » va encourager et favoriser la fonction maternelle. Au travers du modèle éducatif qu’il propose et du nouveau regard qu’il porte sur la personne de l’enfant, il devient de « bon ton » de s’y intéresser. Les familles aisées, bourgeoises décident de garder l’enfant sous le toit familial, de l’éduquer et de lui donner accès à la scolarité. L’état révolutionnaire voit en chaque enfant un futur citoyen, travailleur ou soldat. L’enfant devient un enjeu. Il est une valeur sûre dans