Mécanismes littéraires de critique du progrès industriel et rôle du surnaturel dans la limitation des sciences
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14 juillet 1789 : des insurgés français s’emparent de la Bastille, engageant une Révolution fondamentale dans l’histoire de la Grande Nation. Or, à la Terreur succède l’autoritarisme Napoléonien, et une seconde insurrection, en 1848, sera nécessaire pour abolir définitivement le régime monarchique –au profit de l’impérialisme. L’instauration d’une République n’est pas sans conséquences : comme le souligne Joseph de Maistre dans ses Considérations sur la France, la monarchie relevait d’un équilibre pensé durant des siècles, et reconstruire un nouveau régime, dénué du Christianisme, est périlleux. Les ambitions antithéologiques du XVIIIe siècle laissent en effet le début du siècle suivant dans une profonde ruine. Pour combler ce vide spirituel, les écrivains vont alors se tourner vers divers courants littéraires. Le romantisme, véritable « révolte contre l’anonymat auquel soumettent une histoire tyrannique et une urbanisation effrénée 1» et le positivisme, qui va au contraire se trouver stimulé par la révolution industrielle qui prend son essor en 1851. Ces deux mouvements antagonistes vont alors plonger de nombreux auteurs dans un profond débat : la science est-elle, comme l’écrira Zola, un moteur positif pour une littérature nouvelle, supérieure et nécessaire2; ou l’art doit-il éviter de s’y frotter, au risque de sombrer dans une logique purement utilitaire ? Une vision manichéenne du conflit serait bien trop réductrice, et il s’agit de nuancer le tableau que l’on dresse. C’est pourquoi avant d’examiner différents textes de cette période, il est intéressant de redéfinir les enjeux mis en confrontation par Baudelaire et Zola dans nos deux citations.
L’extrait du discours de Baudelaire, écrit en réaction à l’Exposition Universelle de 1855, fait