Métamorphose de la Narcisse, Dali
Salvador Dali crée cette œuvre en 1937, bien après son rattachement aux surréalistes ayant eu lieu en 1929. Cette toile de 50.8 centimètres par 76.2 centimètres est aujourd’hui exposée au Tate Gallery de Londres. Grâce à l’exposition temporaire se tenant au Centre Pompidou, nous avons eu la chance de la (re)découvrir le 18 janvier 2013 lors de notre sortie à Paris. Cette peinture est la première à avoir été considérée comme suivant la méthode de paranoïa-critique. Dali la qualifiera lui-même de la sorte : « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des phénomènes délirants ». Enormément inspiré par les travaux de Freud qu’il eut l’occasion de rencontrer par ailleurs, de nombreux thèmes se rapportant à la psychanalyse sont récurrents. Ici, Salvador Dali retrace le mythe de Narcisse selon la version d’Ovide. Tirésias, un devin grec, aurait à la naissance de Narcisse prédit à ce dernier un avenir tragique. En effet il était d’une grande beauté en contradiction avec son tempérament fier. Tirésias prononça ces mots : « Il l’atteindra si il ne se connait pas » au sujet de sa grande vieillesse. Narcisse finit par apercevoir son reflet dans de l’eau, alors qu’il se rafraichissait. En admiration devant sa propre image, inévitablement attiré il se noya dans cette eau. Salvador Dali a donc présenté ce mythe dans cette œuvre où surgit des éléments personnels à l’artiste, que nous tenterons d’expliquer.
Cette œuvre se compose donc en deux temps d’observation : de gauche à droite. Nous opérons donc par lecture latine. La séparation des deux extrémités s’effectue par un changement d’atmosphère et de couleurs. Des teintes chaudes prédominent dans la première partie, elles laissent place à des couleurs froides ensuite dans la seconde phase de l’œuvre. A gauche s’élève un corps dont le reflet se projette dans une étendue d’eau lisse ne froissant pas l’image. Cette main sortant