Méthode pour le commentaire
* S’imprégner du passage à l’aide de lectures successives avant même de l’analyser. Lire l’extrait en se laissant envahir « cum mentis », « avec l’esprit » (d’où vient le nom de com-mentaire). Il faut se mettre à l’écoute d’une voix, d’un style et en entendre toute sa richesse ; « L’intelligence n’est rien sans la délectation » écrit très justement Paul Claudel.
* Commencer par noter les trois mots, les trois termes (noms ou adjectifs) qui correspondent à vos premières réactions, sensations, impressions de lecture ; puis tentez de les développer pour vérifier leur pertinence. Pensez à les classer, à les hiérarchiser (à l’aide d’une arborescence au brouillon) Le lecteur devra découvrir petit à petit l’intérêt et la beauté d’un texte qu’il n’est pas sensé connaître, il faut donc ménager une progression et, pour ainsi dire, un suspense en allant du plus apparent au plus caché.
* L’un des buts est de trouver des axes, des hypothèses, des pistes, un projet de lecture personnel. C’est là toute l’aventure de l’interprétation : on se trouve parfois soi-même dans sa façon de lire et l’on découvre son « nerf intime » comme le note Danielle Sallenave grâce à une « réelle présence » avec l’auteur. Mais attention à ne pas réduire le texte à vos impressions car elles peuvent être erronées ; vous risquez alors le contresens si, par exemple, vous ne percevez pas l’ironie dans un texte. C’est pourquoi il convient de toujours rassembler impression et expression.
* Procéder à une lecture linéaire scrupuleuse permettra de confirmer (ou d’infirmer) ses impressions, les justifier, les expliciter, les affiner, les reformuler. Vous pourrez utiliser un crayon de couleur différent pour chaque piste, chaque interprétation. La règle sera de ne faire état d’aucune impression qui ne soit appuyée sur des indices textuels : « je ressens, je recense ».
* Identifier différents niveaux d’analyse pour varier les