NADJA ANDRE BRETON
LE MOUVEMENT SURRÉALISTE /
1. Le surréalisme
a) le mouvement
En 1921, Breton, de plus en plus intéressé par les théories sur l’inconscient, rencontre Freud. Avec ses amis, il commence alors à expérimenter l’écriture en état d’hypnose, les récits de rêves et l’écriture automatique (c’est-à-dire spontanée, sans que la réflexion, la morale ou la raison ne viennent interrompre l’acte d’écrire) qui sont selon lui les meilleures façons d’explorer l’inconscient ; cette exploration est avant tout conçue comme une libération de l’esprit et une manière de mieux connaitre l’homme, en particulier dans ce qu’il a l’habitude de refouler. Ces techniques d’écriture deviendront vite la marque de fabrique du mouvement surréaliste, officialisé en 1924, année pendant laquelle Breton publie le Manifeste du surréalisme.
Si le surréalisme se caractérise par sa volonté de révéler l’inconscient, il se caractérise également par sa révolte non seulement contre les valeurs culturelles de l’époque, mais aussi contre la morale et les institutions qui ont mené au désastre de la première guerre mondiale.
Le groupe s’éteint en 1969, après la mort de ses principaux membres.
b) Nadja, un manifeste surréaliste
Le Manifeste du surréalisme est l’acte fondateur du surréalisme et en définit les caractéristiques. Quelques années plus tard, la publication de Nadja est plus qu’une illustration de ces préceptes : à lui seul, et pour plusieurs raisons, le texte peut être considéré comme un manifeste du surréalisme. Il illustre et prône en même temps : l’exaltation de la liberté. Breton condamne les excès de la raison et le conformisme social qui selon lui entravent la liberté (« L’émancipation humaine à tous égards [...] demeure la seule cause qu’il soit digne de servir », p. 168). Pour lui, la logique et la raison sont « [les] plus haïssable[s] des prisons » (p. 169) ; un usage surréaliste de la langue. Dans le Manifeste,