NAKETIBA
Durant les deux premières décennies de son indépendance, la Côte d’Ivoire était bien partie pour être un pays développé, en témoigne le dynamisme de son économie avec son PIB par habitant qui atteignait 2237$ en 1978. Des observateurs ont qualifié cette époque de
« Miracle économique ivoirien ». Le taux de croissance économique s’est accru de 7% l’an de 1960 à 1978. Plusieurs politiques ont été mises en œuvre en faveur de la croissance économique. Des politiques qui ont porté leur fruit jusqu’à l’avènement des séries de crises économiques et sociopolitiques que vit le pays depuis 1980. Le PIB par habitant s’est dégradé à 920 $ en 2007. Les inégalités dans la répartition des revenus se sont accentuées, passant de 41,21% en 1985 à 44,6% en 2008. La pauvreté s’est aggravée en passant de 10% en 1985 à 38% en 2002 et enfin à 48,9% de la population en 2008.
Sur le plan national, des stratégies ont été reformulées de sorte à placer la réduction de la pauvreté et les inégalités au centre des politiques de développement. Le problème étant de savoir comment la croissance pro-pauvre permet de lutter contre la pauvreté ? Et l’objectif étant de proposer des politiques de réduction de la pauvreté, qui exige que soient analysés, d’une part, la relation entre les inégalités et la croissance économique et, d’autre part, le processus de transmission de la croissance à la réduction de la pauvreté. Mais avant tout nous allons essayer de donner quelques approches de la croissance pro-pauvre.
Définition
L'idée de base est simple : croissance et réduction de la pauvreté paraissent indubitablement liées mais, à croissance égale, certains pays parviennent mieux que d'autres à réduire la pauvreté.
Deux approches prévalent actuellement :
• Selon la première, dite "relative", la croissance est pro-pauvre lorsque les plus pauvres bénéficient plus que les autres des fruits de la croissance. Elle doit donc se traduire par une réduction de l'inégalité des revenus en