nan goldin
Licence 3
Karen O’Rourke
ART ET DISCOURS
Nan Goldin
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La réflexion qui suit, résulte d’une expérience personnelle. Une vidéo du travail de Nan
Goldin a éveillé des sentiments contradictoires chez moi : des images « dérangeantes », violentes, érotiques provoquant le rejet. L’écoute de la bande son vidéo dissipe le malaise. La voix douce de Nan Goldin, ses paroles sincères, pleines d’amour imprègnent de tendresse ses photos. Contraste qui soulève cette question : en quoi le discours de Nan Goldin a donné une toute autre dimension à son travail et les mots influencent-ils la perception de l’œuvre ?
Les photos de Nan Goldin ont beaucoup été critiquées, voir censurées, mais dès qu’elles sont accompagnées du support du texte, l’œuvre se « redécouvre « , la perception, la compréhension change. Si l’on n’est pas séduit on ne rejette plus, ou moins.
Nan Goldin est née en 1953 à Washington. Dévastée par le suicide de sa sœur Barbara qui la hantera toute sa vie, elle est rapidement obsédée par la photographie et entre à l’école des beaux-arts de Boston. Elle côtoie le milieu marginalisé des Drags Queen, qu’elle photographiera sa vie durant. Les principaux thèmes évoqués sont la fête, la drogue, la violence, la liberté sexuelle, mais c’est avant tout un témoignage sur la condition humaine et les difficultés de la vie.
Nan Goldin est confrontée au début des années 1980 à l’apparition du sida, qui décime ses amis proches qu’elle photographie jusqu’au linceul. La photographie ? Une échappatoire pour survivre et se reconstruire. Progressivement son travail évolue vers des ambiances moins destructrices et plus tendres.
L’œuvre de Nan Goldin provoque la polémique. Souvent censurée, vilipendées par les intellectuels son travail a été considéré comme « trash », car l’artiste a consacré une partie importante de son travail à photographier l’intimité de ses proches. Dès les années 1970 ses images « flash » (sujets surexposés) mêlent sexe, drogue, amour et