En 1853, Napoléon III épouse une jeune fille de la grande noblesse espagnole, Eugénie de Montijo, fille du comte de Teba. Ensemble, ils ont un fils : Eugène Louis Napoléon, « prince impérial » né en 1856 et tué en Afrique australe par les Zoulou en 1879. L’impératrice, à laquelle Napoléon III n’est pas fidèle tout en lui témoignant du respect, exerce une influence importante sur les affaires politiques. Très catholique, favorable à une politique conservatrice, elle contribue sans doute à favoriser la pratique autoritaire du pouvoir napoléonien jusqu’aux années 1860. Nourri d’influences contradictoires et bien qu’il a cultivé dans sa jeunesse des aspirations romantiques et un amour sincère de la liberté, Napoléon III est en effet convaincu qu’un régime autoritaire doit favoriser le développement économique et social du pays. Par ailleurs, le bonapartisme, mélange de paternalisme et d’autorité, s’appuie sur la conviction que tous les corps intermédiaires ne font que déformer la voix du peuple et que ce dernier, épris d’ordre et de paix, s’exprime de manière authentique par le biais du plébiscite.
Napoléon 3 un empereur autoritaire
Pour autant, Napoléon III ne gouverne pas avec le peuple. Favorable, dans son principe même, aux notables et aux grands capitalistes, sa politique ambiguë est menée en grande partie avec un personnel politique issu de l’opposition dynastique à la monarchie de Juillet (tel Eugène Rouher, avocat républicain qui compte parmi les pères de la Constitution). Il s’appuie également sur les préfets, l’armée et la police pour museler toute velléité d’opposition, exigeant des fonctionnaires un serment de fidélité, supprimant la liberté de la presse et, de fait, la liberté d’opinion.
L'expansion économique sous Napoléon 3
Au delà de cet autoritarisme, le régime de Napoléon III accomplit en quelques années une œuvre économique considérable. L’industrie et le commerce connaissent un développement important, fruit d’une politique volontariste,